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Journalistes de télévision, réalisateurs de documentaires et de reportages

Cecile allegra

Cécile Allegra est journaliste et réalisatrice de documentaires. Elle présente aujourd’hui même, en première mondiale, au FIFDH, Anatomie d’un Crime. Quel crime ? Un crime de guerre – des viols systématiques jamais encore dévoilés – qu’elle a découvert en cours d’enquête, en Libye. Son précédent film, Voyage en Barbarie avec Delphine Deloget, a été distingué par le prix Albert Londres. Il racontait l’errance, du Caire à la Suède, de six survivants de camps de torture dans le Sinaï. Elle sait donc mettre la plume (et la caméra) dans la plaie. Elle essaie aussi de réparer les vivants. Pour que les victimes de torture réapprennent à vivre, elle a créé, à Conques, un village français, une petite ONG, Limbo.

Claire billet

Thomas Balmès est cinéaste-producteur-caméraman, lauréat d’un grand prix à Sundance. Il a longtemps épluché les brèves des journaux du monde entier pour trouver ses sujets, des récits universels qui renversent la perspective : la guerre en Bosnie vue par des casques bleus masaï, la crise de la vache folle vue par des brahmanes, l’évangélisation vue par les Papous. Son blockbuster c’est Bébés, un film sans parole ou presque, diffusé dans 40 pays et qui a fait un million d’entrées aux États-Unis. Sing me a Song, fable sur la modernité tournée dans un monastère himalayen, est actuellement au cinéma.

Charlotte buchen

Claire Billet est journaliste et réalisatrice. Après avoir été été six ans correspondante en Afghanistan (La Tribune de Genève, Ouest-France, Europe 1, Radio Canada), puis avoir tourné des reportages sur les Talibans – À la recherche du Mollah Omar – et l’État Islamique – Haya, la rebelle de Raqqa – elle choisit de se concentrer, avec des récits documentaires, sur les après-guerres et les routes de l’exil. Avec Olivier Jobard, elle a publié Kotchok, sur la route avec les migrants, et réalisé trois films : Comme une pluie de parfum, où cinq Afghans traversent le monde pour venir en Europe ; Tu seras suédoise ma fille où il est question d’exil syrien et de souvenirs à effacer (ou pas) ; et Ghorban né un jour qui n’existe pas, le portrait au long cours (sept ans de tournage) d’un enfant afghan isolé qui devient Français.

Lise blanchet

Lise Blanchet est vice-présidente de La Scam, la société de gestion collective des droits d’auteurs de 40 000 documentaristes et journalistes. Elle a été grand reporter puis rédactrice en chef adjointe de Thalassa sur France 3. Au total, 33 ans passés au “Magazine de la mer”, ce monument du PAF qui détient un record de longévité avec Le Jour du Seigneur, Des chiffres et des lettres et Automoto. Lise Blanchet est lauréate du Prix Albert Londres pour Le Grand Schpountz, l’histoire d’une famille d’Arras, qui a un rêve : voguer dans les mers du sud.

Ksenia bolchakova & alexandra jousset

Ksenia Bolchakova et Alexandra Jousset sont journalistes, prix Albert-Londres cette année pour Wagner, l’armée de l’ombre de Poutine, une enquête dont le jury a souligné le caractère  « fouillé et implacable ». C’est sûr qu’elles savent porter la plume – ou plutôt la caméra – dans la plaie. Ksenia, a été, pendant six ans, correspondante de France 24 et TF1 à Moscou (une tradition familiale sans doute : son père était correspondant à Paris de La Pravda, ça veut dire « la vérité« ). Alexandra a longtemps sillonné les lignes de front, du Yémen à l’Afghanistan. Elle vient de lancer sur Arte, Sources, une émission qui comme son nom l’indique, décortique les techniques du journalisme d’investigation, celui-là même qui permet – en coupant et recoupant (les faits), en vérifiant et revérifiant (les sources) – d’établir la vérité.

Hervé brusini

Hervé Brusini est journaliste, président du jury du Prix Albert Londres. Il est resté 35 ans à la rédaction de France Télévision, dernièrement en tant que directeur de FranceTV.info, après avoir été directeur de l’info de France 3, et rédacteur en chef du journal de 20h de France 2. Avant, il y avait eu La Marche du siècle et Pièces à conviction, créé avec Élise Lucet. C’est ce qu’on appelle un patron de presse. Il a été distingué par le Prix Albert Londres pour un scoop sur une histoire d’espions russes, l’affaire Farewell. Il est aussi docteur (en sciences politiques, même si, pour faire plaisir à son père, bûcheron en Picardie, il a fait 4 ans de médecine). Sa thèse portait sur l’histoire du journal télévisé. Son titre ? Voir la vérité.

Charlotte buchen

Charlotte Buchen est journaliste et camerawoman pour Qatar TV. Elle réalise aussi depuis Doha des reportages pour PBS et le New York Times. Son prochain film porte sur l’installation de structures d’acier au milieu du désert par Richard Serra. Elle a un passeport américain valide et un passeport belge périmé. Elle a surfé autour du monde mais son spot préféré reste Bolinas Beach en Californie.

Gilles cayatte

Gilles Cayatte est réalisateur de documentaires. Ses films – cinquante en tout – finissent mal, en général. Vie et mort de Robert Boulin, La Disparition d’Agnès Leroux, Les Moines de Tibhirine, Erdogan l’ivresse du pouvoir, La Tragédie de la navette Columbia et même Requiem pour l’industrie du disque… Ah si, un happy ending ! Les Yeux dans les bleus (avec Stéphane Meunier), une immersion dans le quotidien de l’équipe de France de foot pendant la Coupe du monde 1998.Pour se remonter le moral, il fait des incursions dans le monde merveilleux des séries télés et de la pub. Ses films ont été distingué par les Emmy Awards, les Bafta et les 7 d’Or. Il finit un portrait de Justin Trudeau pour ARTE.

Zouhair chebbale

Zouhair Chebbale est réalisateur de documentaires. Il aime filmer “la ville dans sa diversité, la vraie France, quoi !”. C’est lui qui le dit. Tout a commencé avec Bourtzwiller, tout le monde descend, sur la banlieue de Mulhouse où il a grandi. Il est encore étudiant à Marc Bloch, gagne le 1er prix du festival Filmer en Alsace, décroche une diffusion sur France 3 et enchaîne avec Va te faire rire, tourné, tiens donc, dans la banlieue de Mulhouse. Il finit par poser sa caméra à Casablanca où il est né, avec le film C’est bien mieux là-bas (en Alsace peut-être ?). Son film Un piranha sous la capuche, un portrait du rappeur Maïza (originaire, comme c’est original, de la banlieue de Mulhouse) a été distingué par une étoile de la Scam. Pour France Télévisions, il tourne en ce moment un film sur les mineurs migrants à Mulhouse et rêve de plus en plus de fiction.

Laurent cibien

Laurent Cibien est documentariste. C’est Édouard Philippe qui en parle le mieux : “Lui ? C’est un gauchiste tendance écolo. On était à l’école ensemble.” Pas à l’ENA – le gauchiste tendance écolo est diplômé du Centre de Formation des Journalistes – mais en hypokhâgne au lycée Janson de Sailly, à Paris. Avant de signer pour France Télévisions la trilogie Édouard, mon pote de droite, il a été finaliste du prix Albert Londres pour une enquête menée au Rwanda.

Vanja d’alcantara

Vanja d’Alcantara est cinéaste. Elle a tourné au Kazakhstan avec des actrices polonaises (Beyond the Steppes, prix du Jury à Marrakech et prix du Meilleur film au Magrittes du cinéma belge, 2010) et au Japon avec des acteurs canado-belgo-franco-japonais (Le Coeur régulier, sortie belge printemps 2016). Son tout premier court-métrage racontait déjà le dialogue impossible “lost in translation” entre un homme (russophone) et une femme (néerlandophone) dans le transsibérien. Elle est passée par la case documentaire. C’était en prison, et en espagnol.

Thomas dandois

Thomas Dandois est journaliste et réalisateur de documentaires pour la télévision. Il a reçu: le prix Patrick Bourrat pour un reportage au Darfour, un grand prix Figra pour un reportage à Gaza et a été finaliste du Prix Albert Londres en 2012. Bien. Il a même eu son quart d’heure de gloire sur un tarmac, de retour en France après quelques mois dans une prison indonésienne. Il était accusé par les autorités de “promotion de l’instabilité” : c’est un point de vue. Lui faisait juste son travail en racontant un autre point de vue, celui des Papous (des séparatistes, donc). Il est aussi père de famille (coucou les enfants!) et n’a pas oublié le moment où il a annoncé: “Papa est coincé chez les Papous”, d’autant que ce n’était pas la première fois qu’il était en prison. (Au Niger il s’agissait “d’atteinte à la sûreté de l’État” et de séparatistes Touaregs.) Il préfère renoncer un temps à couvrir les terrains trop chauds mais pas les histoires tristes: son prochain film s’appelle Les Enfants de Daech.

Nicolas daniel

Nicolas Daniel est rédacteur en chef à l’agence de presse CAPA. Il a été professeur en banlieue pendant cinq ans. Il a quitté l’Education nationale avec beaucoup de regrets, quelques blessures et aussi pas mal d’histoires à raconter.

Jennifer deschamps

Jennifer Deschamps est réalisatrice de documentaires, cofondatrice du collectif “Informer n’est pas un délit” lancé en réaction à l’introduction du “secret des affaires” en droit européen. Le droit et les affaires, elle connaît, elle les a étudiés à La Sorbonne et à l’École Supérieure de commerce de Paris. Elle s’intéresse aux crimes en col blanc. Inside Lehman Brothers, sur la plus grande faillite bancaire de l’histoire, a fait le tour des festivals et propulsé Jennifer parmi les finalistes du prix Albert Londres.

Charles emptaz

Charles Emptaz est réalisateur de grands reportages. Tout a commencé chez Canal+, où il faisait des photocopies. Ensuite ce fut de l’info chez i-Télé, du magazine en free-lance, et le plantage d’une société (Quatre-Vingt Productions). En 2011, il rapporte un scoop de Libye. Depuis, il continue : guerre des zébus à Madagascar, conflit forestier au Kivu et une fuite épique à travers le Soudan du Sud. Son film Burundi : ils ont tué la démocratie pour ARTE a remporté le prix du grand reportage au Figra, une étoile de la Scam et a été finaliste du prix Albert Londres.

Anne georget

Anne Georget est réalisatrice et … présidente. Présidente du Festival international de documentaires de Biarritz, le Fipadoc, et ex-présidente de la Scam, la société de gestion collective des droits de 50 000 auteurs, qui sont le cœur battant de la non-fiction en France. Alors qu’elle dédiait sa carrière au grand reportage et aux films scientifiques, la lecture d’un article du New York Times sur une historienne de l’art tchèque morte en déportation l’a projetée dans une enquête historique qui a changé sa vie, et dont elle a fait deux films et un livre.

Marion gervais

Marion Gervais est réalisatrice de documentaires. Tout a commencé par sa rencontre avec une petite fille qui vivait dans une voiture et naviguait entre l’école et la rue, du haut de ses 10 ans. Marion venait justement d’en avoir 40, elle était directrice de casting pour le cinéma. Elle s’est alors inscrite à une école de cinéma “du réel », les Ateliers Varan, et a commencé à filmer La vie de Cassandra. Puis elle continué. Anaïs s’en va t’en guerre, à propos d’une jeune femme qui veut devenir agricultrice, a conquis l’internet (700 000 vues) et les festivals. Elle vit dans un village au bord de la Rance et a pris son temps pour traverser la France jusqu’à un autre village, au bord de la Garonne.

Nadjet ghemzi

Nadjet Ghemzi est journaliste pour la télévision. Elle réalise des reportages pour les magazines d’information Envoyé Spécial sur France 2, Enquête Exclusive, Capital et 66 minutes sur M6. Elle aime jongler avec les fausses identités, manier la caméra cachée et se glisser dans la peau d’une autre. Si elle n’avait pas été journaliste elle aurait aimé être espionne – d’ailleurs elle écrit sous pseudo et elle est ceinture noire de Kung Fu.

Laurence graffin

Laurence Graffin est journaliste et réalisatrice. Après avoir débuté à l’hebdomadaire L’Express, elle a réalisé des reportages pour des magazines cultes de la télévision française : Envoyé Spécial, Thalassa, Faut pas rêver… Quand elle aime un sujet (ou une culture), elle ne le lâche pas. Le Paraguay, par exemple : après plusieurs voyages, elle a écrit un livre sur les Paraguayens. L’Amérique du Sud et le Sahel : elle a fini par ouvrir, à Paris, une galerie d’art et d’artisanat venus de ces deux régions. Ou le peintre d’avant-garde André Mare, son beau-père, qui a fait (et peint) la Grande Guerre, et auquel elle a consacré un livre puis un film.

Pauline horovitz

Pauline Horovitz est réalisatrice de documentaires. Avant de s’établir comme cinéaste, elle s’était vue archiviste-paléographe-philologue (sa thèse portait sur un recueil en latin écrit en 1355) puis artiste plasticienne. Mais aux Arts déco à Paris, elle a surtout passé son temps à « éviter la sculpture et les installations en bricolant des films ». Et ça a marché ! Elle a réalisé des documentaires sur le féminisme (Pleure ma fille, tu pisseras moins), sur les animaux (Chauve-souris, mon amour), sur les ultras (Tribunes Libres) et sur un certain Pr Horovitz (Polanski et mon père, Des châteaux en Espagne, Papa s’en va).   

Yves jeuland

Yves Jeuland est réalisateur : 26 documentaires au compteur. Il s’est essayé au journalisme (“je suis trop lent”), à la chanson française (il fait un Montand très convaincant) et même à la politique. Il a fini par tourner une trilogie sur le pouvoir : sa conquête (Paris à tout prix sur la campagne Séguin-Tiberi-Delanoë), son exercice (Un temps de président avec Hollande à l’Élysée) et la fin de règne (celle de Georges Frêche, Le Président à Montpellier). Il alterne films d’archives et cinéma direct, petit et grand écran et aime autant filmer les hommes politiques que les artistes.

Safia kessas

Safia Kessas est journaliste et productrice de Tout ça (ne nous rendra pas le Congo), l’émission qui traite de sujets sérieux avec un peu d’ironie, lancée par les créateurs de feu Strip-Tease sur la RTBF. Elle est sans doute la seule journaliste en Europe à avoir suivi d’authentiques terroristes, Jean-Louis Denis, et Fouad Belkacem de sharia4belgium, alors qu’ils étaient à la tête de filières de recrutement vers la Syrie. Ils ont tous deux été incarcérés depuis. Son dernier documentaire s’intitule Le Djihad des mères.

Jasna krajinovic

Jasna Krajinovic est réalisatrice de documentaires. A 23 ans, alors que la Yougoslavie natale implose, elle se lance dans le cinéma, quitte Ljubljana pour Bruxelles et est admise à l’Insas. Depuis, elle a réalisé des films sur des réfugiées en Bosnie (Saya et Mira, 2003) ; des démineuses au Kosovo (Deux sœurs, 2006) ; un jeune criminel en Slovénie (La chambre de Damien, 2008) ; un enfant soldat en Russie (Un été avec Anton, 2012) et une mère de djihadiste en Belgique (La chambre vide, 2016). Ses cinq films, récompensés et diffusés internationalement, ont tous été produits par « les frères« : Jean-Pierre et Luc Dardenne.

Rémi lainé

Rémi Lainé est réalisateur de documentaires. Carte de presse à 19 ans. “Je me voyais fouiller la merde, courir le monde.” Ça commence par la case Montbéliard où il intègre la rédaction du Pays de Franche-Comté, rubrique faits divers. Il est débauché par une équipe de la télévision (description du poste : “On cherche Rouletabille”) et entame une collaboration au long cours avec Daniel Karlin, qui culmine par un Sept d’or pour Justice en France, où pour la première fois, des audiences sont filmées. C’était il y a vingt-cinq ans. Depuis, il a signé trente films. Le dernier, La Rançon, d’après un livre de Dorothée Moisan, raconte le marché mondial du kidnapping – Mogadiscio, Caracas, Londres, Abidjan, Copenhague, San Antonio, Singapour.

Jérôme lambert et philippe picard

Jérôme Lambert et Philippe Picard sont réalisateurs éclectiques. Dans une première vie, Lambert était batteur dans le groupe Les Avions (La nuit est chaude, elle est sauvaaaaage, tube de l’été 86), mais il a su garder raison et finit par passer, avec Picard, derrière une caméra : depuis, ils travaillent en binôme, ce qui force l’admiration dans un milieu, la télévision, où tout le monde passe son temps à s’engueuler. Leur filmographie commune compte 37 documentaires qui vont de Barbie la poupée (Le Monde selon Barbie en 2007) à Barbie le nazi (Klaus Barbie, un procès pour mémoire en 2017) en passant par Dorian Gray, un portrait d’Oscar Wilde.

Juliette lambot

Juliette Lambot est directrice des programmes d’une chaîne du câble. Grand reporter pour Thalassa, elle a sillonné les océans et les mers du globe pendant 17 ans. Son port d’attache reste Marseille où elle est née et auquel elle a consacré un beau-livre, Calanques, avec le photographe Gilles Martin-Raget. Elle est également co-auteur du Tour du monde en Cargo (Le Havre, NewYork, Panama, Shangaï, 84 jours sur un porte-conteneur de la CMA-CGM). Maintenant qu’elle a un beau bureau de directrice à Planète+Thalassa, à Boulogne (Billancourt), elle pense au grand large, mais surtout aux horizons que lui ouvre sa passion, le théâtre.

Fabrice launay

Fabrice Launay est journaliste et réalisateur. Il filme et réalise des grands reportages – dont une enquête au Sri Lanka récompensée par le Prix Albert Londres. Après dix ans en Asie, il avait envie de changer d’air et a quitté Bangkok pour Orléans. Ça a marché. Il tourne avec Vanessa Dougnac et Claire Braud Wonderful War, pour ARTE.

Stéphanie lebrun

Stéphanie Lebrun est journaliste, productrice de documentaires et fondatrice de l’agence de presse Babel, créée à New Delhi par des camarades de promo d’une grande école, le CFJ. Après l’Inde, elle s’est installée au Brésil, pour être au plus prêt du terrain. L’agence est désormais présente sur trois continents avec des bureaux à Miami, Rio, Londres, Marseille et Paris. Parmi les centaines de films produits en dix ans, l’enquête La Guerre de la polio, tournée en Afghanistan et au Pakistan pour France 2, a été distinguée par le prix Albert Londres. Elle a récemment exploré un autre continent, le numérique, en participant à la plateforme Spicee, qui propose du documentaire en ligne, sur abonnement.

Sylvain louvet et ludovic gaillard

Sylvain Louvet et Ludovic Gaillard sont journalistes et réalisateurs. Sylvain est également trésorier de Fake Off (une association d’éducation aux médias qu’il a fondé avec la youtubeuse Aude Favre) et producteur chez Babel Press. Il a été journaliste d’investigation pour Upside, pour Premières Lignes (il était justement en première ligne lors de l’attentat contre Charlie Hebdo) et à l’agence CAPA. Il a réalisé des magazines d’enquête et des documentaires pour Envoyé Spécial et Spécial investigation et a fait partie de la rédaction de Cash Investigation. Ludovic est aussi monteur indépendant. Il a travaillé à New Delhi pour Canal+, Arte, TF1, Spicee et France TV en particulier pour La Guerre de la polio récompensé par le Prix Albert Londres en 2014.

Thierry machado

Thierry Machado est directeur de la photographie et réalisateur pour le cinéma. Il est aussi marathonien et alpiniste. D’ailleurs, il filme comme on pratique un sport extrême. Pour Le Peuple migrateur, il a saisi le survol d’oies au-dessus de Manhattan. Pour Microcosmos, il a fait le tour de l’Europe pour capter un essaim d’abeilles en vol. Il y a eu aussi, en Afrique, La Nuit des éléphants et Le Peuple Singe. Avec son équipe – cadreurs, pointeurs, électriciens, machinistes – il invente constamment des techniques de tournage qui laissent pantois la concurrence à Hollywood. Il n’a jamais obtenu son diplôme d’une école de cinéma à Paris, il était déjà parti filmer un documentaire, Everest 84.

Alexis marant

Alexis Marant est réalisateur de documentaires et lauréat du Prix Albert Londres, pour une enquête sur l’infanticide en Asie. Car mettre la plume dans la plaie c’est, aussi, recueillir la parole d’une mère qui a empoisonné son bébé parce que c’était une fille (trois cuillerées de jus de tabac). Il vient de quitter l’agence de presse Capa après y avoir réalisé vingt films en vingt ans. Sinon, il refuse d’avoir un sujet de prédilection, s’intéresse à tout, n’est spécialiste de rien. Un rapide coup d’œil à sa filmographie ne dit rien d’autre : on y croise des propagandistes de Daech, des travailleurs pauvres, des homophobes, des adolescentes qui se prostituent, des grands singes, des spéculateurs indiens. Ah! Un pygmée qui fait du cinéma.

Olivia mokiejewski

Olivia Mokiejwski est journaliste et réalisatrice de documentaires. Elle compte deux “k” et un “w” dans son patronyme, ce qui est très rare (son père et son frère ont d’ailleurs renoncé à faire usage de leur nom, ce qui fait encore baisser les statistiques). Elle s’est choisi, elle aussi, un pseudonyme, puisqu’elle a été sur France 2, à une heure de grande écoute “L’Emmerdeuse”, du nom de sa collection d’enquêtes à la première personne. Elle s’est intéressée au Coca Cola (La Formule secrète), à la filière porcine (Une vie de cochon) et à la gestion des déchets (Piège de plastique). Elle a également été rédactrice en chef de l’émission de Yann Arthus-Bertrand, Vu du ciel. Plus le temps passe, plus elle passe du temps sur ses reportages : deux ans pour Le Peuple des abattoirs (Grasset) et trois ans pour Rhino Dollars.

Loïc parmentier

Loïc Parmentier est journaliste politique à la rédaction de RTL, chaîne dont le journal télévisé est le plus regardé en Belgique francophone. En mai dernier, un de ses reportages a conduit le parti centriste à exclure de ses rangs la députée Mehinur Ozdemir, qui refusait de reconnaitre le génocide arménien.

Denis parrot

Denis Parrot est réalisateur de documentaires, monteur pour le cinéma et la télévision, et même animateur (Il a travaillé sur J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin, césar du dessin animé). Son film Coming Out a été sélectionné dans 24 festivals à travers le monde, dont le Fipadoc, où il a remporté le Grand Prix de la sélection Impact, dix films qui changent le regard sur des questions brûlantes : environnement, droits humains, justice sociale.

Jean-baptiste péretié

Jean-Baptiste Péretié est réalisateur de documentaires, surtout pour ARTE et Canal+. Les sujets de ses films – Buster Keaton, Louis-Ferdinand Céline, la presse à scandale, la culture “geek”, John Wayne – amène cette conclusion incontournable : c’est un joyeux omnivore. On ne connaîtra pas l’étendue de son érudition, car il lui arrive d’être “écrivain fantôme” – on dit aussi plume – et d’écrire des livres sans que son nom ne figure sur la couverture.

Anne poiret

Anne Poiret est journaliste, réalisatrice de documentaires et lauréate (à 30 ans) du prix Albert Londres. Le jour où la préfecture de police lui a accordé deux passeports français – fort pratiques pour jongler entre les demandes de visas – elle a compris qu’elle était grand reporter. Parmi ses terrains, il y a, classés de 1 à 178 par le Fragile State Index, du plus instable au plus sûr : le Yémen (1), le Soudan du Sud (3), l’Irak (13), le Pakistan (23), la Libye (28), l’Égypte (34), le Sri Lanka (46), le Cambodge (54), la Chine (88), la Namibie (107), la France (160), la Suisse (176), et même un pays qui n’en n’est pas – le Réfugistan – qu’elle a exploré pour ARTE. Elle dit : “J’aime les après-guerres, les demi-teintes et les situations complexes.” On la croit sur parole. Son prochain film s’intitulera d’ailleurs Mossoul, après la guerre. Elle vient de finir Mon pays vend des armes – un film pour France 5 et un livre aux Arènes. Elle fait partie du comité éditorial de Disclose.ngo, un nouveau média d’investigation.

Camille ponsin

Camille Ponsin est réalisateur de documentaires. Il privilégie les immersions radicales dans des pays dont il ne parle pas la langue. Pour Les Demoiselles de Nankin, il devient professeur en Chine et filme des étudiantes modernes dans la plus vieille université du monde. Avec Bollywood Boulevard, également initié en cinéma direct (caméra à l’épaule, absence de commentaires et d’interviews, effacement du cinéaste qui est “a fly on the wall”) il finit par bouleverser la vie de celui qu’il filme, un gitan qui vit sur le trottoir à Delhi. C’est mieux que Slumdog millionaire. Cette année, il tourne un documentaire sur l’ethnologue Marie-José Tubiana, et en termine un autre sur le photographe et plasticien Bernard Faucon. Retour aux sources ? Il avait commencé comme chargé des enchères photographiques chez maître Binoche, commissaire-priseur.

Vincent rimbaux

Vincent Rimbaux est réalisateur et “journaliste-reporter d’images” au sein du bureau brésilien de l’agence de presse française Babel. Il couvre l’actualité du continent tout en poursuivant des projets au long cours : Vai Cavalo, documentaire sur deux cousins des favelas qui participent à des courses sur des chevaux drogués en rêvant à un avenir de jockey. Oui c’est le pitch. Et Ressaca tourné à l’Opéra de Rio et distingué à New York par un Emmy Award, l’équivalent des Oscars pour la télévision. Oui c’est la gloire.

Carolina sa

Carolina Sá est cheffe d’édition à la rédaction anglophone de France 24. En clair, elle se lève à 2 h pile, bien avant que Paris ne s’éveille, pour préparer le conducteur du JT. Avant de jongler avec les breaking news en France, elle a décroché un diplôme d’études africaines à Londres et mis à profit sa double-culture (elle est luso-brésilienne) pour travailler dans le cinéma et le documentaire des deux côtés de l’Atlantique.

Noé sardet

Noé Sardet est graphiste, réalisateur et producteur de films documentaires. Avec son père Christian Sardet, biologiste et coordinateur de l’expédition Tara Océans (938 jours en mer, 160 scientifiques embarqués, 35 000 échantillons collectés), il a réalisé les Chroniques du plancton, déclinées sur trois continents sous forme de films, de livres, et d’expositions multimédia. Avec des techniques d’aventurier de l’image – prises de vues aériennes et sous-marines, micro et macroscopie – il explore l’infiniment petit (y compris les microplastiques dans Le plastique vagabond) ou le totalement inaccessible (les épaves englouties au large du Québec, dans Legends of Magdalen). Une de ses installations immersives, Le ballet du plancton, a été exposée à Paris au Muséum national d’histoire naturelle.

Mila turajlić

Mila Turajlić est réalisatrice, cofondatrice de DokSerbia, l’association des cinéastes documentaires serbes, et de Magnificent 7 – un festival de films européens à Belgrade. Sa thèse de doctorat porte sur l’usage du cinéma dans la construction des récits politiques. C’est le prolongement de ses études à la London School of Economics et de son premier film, Cinema Komunisto, sélectionné dans 100 festivals à travers le monde. Elle finit un diptyque – Non-Aligned Newsreels qui fait défiler, encore et toujours, les images du ”pays des Slaves du Sud”– cette Yougoslavie qui n’existe plus.