Auteur(e)s

Écrivain(e)s bardé(e)s de prix littéraires

Alysia abbott

Alysia Abbott est américaine et écrivaine, journaliste et critique. Elle a publié Fairyland, une autobiographie traduite en français et distinguée par le Prix de l’Héroïne Madame Figaro (l’héroïne, c’est elle), avant d’être adaptée au cinéma. Le livre retrace son enfance aux côtés de son père veuf et homosexuel dans le San Francisco des années 70. Pourquoi Fairyland ? « San Francisco était notre monde, notre royaume enchanté, notre pays des fées. » Un conte de fées qui finit mal : Steve Abbott est mort du Sida et Alysia a fondé l’association The Recollectors pour recueillir les récits d’orphelins de l’épidémie. Elle enseigne l’écriture et le storytelling à l’Emerson College de Boston et écrit dans le New York Times, Vogue, le Wall Street Journal et le Boston Globe. 

Filippo d’angelo

Filippo D’Angelo est écrivain. Né à Gènes, ancien élève de Normale Sup’ Pise, dix-septièmiste, docteur en littérature française, il a tellement souffert pendant l’écriture de sa thèse – consacrée au roman libertin – qu’il a tourné le dos à l’enseignement pour se lancer dans la fiction. Il vient de publier La Fin de l’autre monde, très remarqué en Italie, sur la déliquescence berlusconienne de la bourgeoisie. Il n’a jamais posé les pieds en Afrique, ni écrit pour les journaux, mais prépare pour la revue XXI un reportage sur la Centrafrique.

Olivier bertrand 

Olivier Bertrand est auteur et journaliste. Il a longtemps travaillé pour Libération, couvrant la politique de la Ville, les banlieues et les phénomènes de violences urbaines avant de travailler à Lyon puis de s’installer à Marseille pour le quotidien. En 2015, il quitte Libé mais pas Marseille, pour cofonder le site indépendant d’information Les Jours. Il couvre la Turquie, ce qui lui vaudra d’être arrêté et placé en rétention à l’automne 2016. Il prépare actuellement des sujets pour Mediapart, Arte et la revue XXI. Parallèlement à son métier de journaliste, il est réalisateur de films documentaires, et auteur d’un livre paru en mars 2019 au Seuil, Les Imprudents.

Jean bofane

Jean Bofane est écrivain. ll grandit sur la plantation de café que dirige son beau-père belge et quitte une première fois le Congo pour la métropole en 1960. Il rentre au pays, le Zaïre de Mobutu, en 1983, fait carrière à Kinshasa dans la pub avant de se lancer dans la presse d’opposition et l’édition de BD satiriques. En 1993, il s’exile une seconde fois, multiplie les petits boulots et finit par publier, chez Gallimard Jeunesse, une fable politique (Pourquoi le lion n’est plus le roi des animaux). Son dernier roman, Congo Inc. (Actes Sud) est traduit en six langues. Il vit à Bruxelles mais aime se souvenir qu’il est né là où le fleuve Congo croise l’équateur, “latitude zéro, à midi”.

Miguel bonnefoy

Miguel Bonnefoy est romancier et franco-vénézuélien, mais on ne sait pas dans quel ordre. Le voyage d’Octavio, son premier roman, a remporté le Prix Edmée de la Rochefoucauld, le Prix L’Ile aux Livres, le Prix Fénéon, le Prix de la Vocation et une Mention Spéciale du Jury au Prix des Cinq Continents. La première conséquence de cette avalanche de récompenses fut la taille démesurée du bandeau de couverture. Anciennement veilleur de nuit dans un hôtel (entre autres), il aimerait un jour boire un verre avec Julio Cortazar, dit-il. Son dernier roman en date s’intitule Sucre Noir (éd. Rivages, 2017). Miguel Bonnefoy, dont on fait le pari qu’il a décidé un jour que la lutte serait joyeuse, est actuellement pensionnaire de la Villa Medicis, à Rome.

Frédéric boyer

Frédéric Boyer est écrivain. Mais aussi traducteur, normalien, poète et éditeur. Il a publié chez P.O.L. exactement 38 livres en 25 ans soit – avec Les Yeux Noirs à paraître à la rentrée – un livre tous les 10 mois et 7 jours, ce qui est très honorable. En 2008, il s’est lancé dans de nouvelles traductions de textes anciens avec Les Confessions de Saint Augustin (sous le titre Les Aveux), et de la Chanson de Roland et, alors qu’il ne connaissait “à peu près rien à l’Inde ancienne et moins encore au sanscrit”: le Kâmasûtra. Pour Bayard, il a dirigé une cinquantaine de biblistes et d’écrivains (Cadiot, Echenoz, Novarina, Ndiaye entre autres) sur un chantier de 6 ans pour retraduire l’intégralité de la Bible, et travaille sur une autre Bible (un livre et une série animée) racontée par lui et illustrée par Serge Bloch.

Catherine clément

Catherine Clément est philosophe et romancière. Ancienne élève de l’École normale supérieure, reçue première à l’agrégation de philosophie, elle a été formée par Jankélévitch, Lévi-Strauss et Lacan, ses “trois maîtres”. Elle enseigne à la Sorbonne dans les années 60, dirige les pages Culture du Matin de Paris dans les années 70, puis devient diplomate : au Quai d’Orsay en charge des échanges artistiques, puis en Inde, en Autriche et au Sénégal en tant qu’“official hostess” en poste avec l’ambassadeur André Lewin. Son plus grand succès, Le Voyage de Théo s’est vendu à un million d’exemplaires.

Thomas clerc

Thomas Clerc est un écrivain qui aime ne pas se répéter. Il a publié des nouvelles (L’Homme qui tua Roland Barthes), une déambulation intime (Paris, musée du XXIe siècle : le dixième arrondissement), une introspection perecquienne (Intérieur), et 751 poèmes sous le titre de Poeasy. Une constante néanmoins : tout ça est publié chez L’Arbalète / Gallimard. Il a passé son enfance dans un immeuble qui abrita Georges Perec, et l’appartement théâtre de son roman Les Choses. Géographie, topographie, échos intimes, fantômes présents, forme, contrepied… sont quelques-uns des hashtags des livres de Thomas Clerc.

Franck courtès

Franck Courtès est écrivain, distingué par la Société des Gens de Lettres et les membres du jury du Goncourt pour Autorisation de pratiquer la course à pied, finaliste du prix. Il a été marathonien (c’est fini). Photographe de presse (pour Libération, Les Inrocks, Télérama… C’est fini aussi, ça avait duré 26 ans). Il vient de publier La Dernière photo, chez Lattès. Ah et le livre qui a changé sa vie : Chasse subtile, de Ernst Junger.

Chloé delaume 

Chloé Delaume est écrivaine, éditrice et performeuse. Son oeuvre littéraire est marquée au départ par la figure de Boris Vian. Elle a d’ailleurs choisi son prénom de plume, Chloé, en hommage à l’héroïne de L’Écume des jours et a aussi consacré à son auteur un “rapport”, Les juins ont tous la même peau. Elle doit à Boris Vian, dit-elle, “sa survie par la littérature. Dans ses livres, elle croise l’autobiographie, l’engagement féministe, la pop culture et le désir d’expérimentation : elle vient de se lancer dans l’écriture pour le cinéma (un scénario de science fiction) et a signé avec Franck Dion et Sophie Couronne, Alienare, une œuvre numérique. Son dernier livre, Mes bien chères sœurs, fait écho à King Kong Théorie, le manifeste féministe de Virginie Despentes. Au célèbre “J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les mal baisées, les imbaisables… répond l’anaphore de Delaume : “J’écris de chez les ex-bonnasses, les suffisamment cotées sur le marché pour avoir reçu des appels d’offres et avoir eu le choix des options.

Maylis de kerangal

Maylis de Kerangal est romancière. Trois livres ont contribué à sa reconnaissance : Corniche Kennedy (éd. Verticales, 2008), Naissance d’un pont (éd. Verticales 2010, Prix Médicis) et Réparer les vivants (éd. Verticales, 2014). Le lien entre la “vérité” et l’imagination est au cœur de son travail, caractérisé par une démarche documentaire concomitante de l’écriture. Elle vient de publier Un monde à portée de main, où il est précisément question de trompe-l’œil, d’illusion et de transmission. Pour de vrai.

Marie desplechin

Marie Desplechin est écrivaine. Quelque temps après sa sortie du CFJ, la grande école de journalisme, elle commence à écrire des livres pour enfants “par hasard”. Vraiment ? Elle qui adore voir chez les adultes les enfants qu’ils ont été : “J’ai 11 ans à la perfection.” En 1996, elle publie Verte, l’histoire d’une ado qui devient sorcière. Le livre remporte le prix du meilleur roman jeunesse et devient (avec Pome et Mauve) une trilogie à succès. Elle passe à la littérature adulte avec le roman Sans moi. Bam ! Best-seller aussi. Elle abandonne un temps la fiction avec La Vie sauve, un récit, à quatre mains écrit avec Lydie Violet, qui parle de maladie et de vie qui bascule. Et… elles remportent le Prix Médicis. Puis c’est une autre trilogie Le journal d’Aurore, pour la jeunesse. “Être proche de son enfance pourrait paraître infantile, mais c’est évidemment l’inverse.”Évidemment.

Mathias enard

Mathias Enard est écrivain. Né à Niort “dans la morne plaine où passèrent, quelque part aux alentours de 732, les guerriers arabes et berbères venus d’Andalousie”, il a suivi des études à l’Ecole du Louvre (art islamique), aux Langues O (persan et arabe) et abandonné une thèse presque terminée (monde iranien). Il a vécu en Syrie, au Liban, en Iran, en Allemagne, en Italie et en Egypte : ça a duré presque dix ans, et lui vaut encore de se faire traiter d’espion par ses amis. A Barcelone, où il s’est installé en l’an 2000, il a enseigné l’arabe à l’université et ouvert un restaurant libanais, le Karakala. Il est lauréat du Prix Goncourt 2015 pour Boussole.

Timothée de fombelle

Timothée de Fombelle est écrivain. Et donc aussi lecteur. Tout a commencé par les romans d’aventures, il a dévoré Alexandre Dumas et Jules Verne puis s’est mis à écrire : “Tobie Lolness mesurait un millimètre et demi, ce qui n’était pas grand pour son âge.” Son héros vit dans les arbres avec son peuple minuscule. Le roman devient un best-seller – vingt prix littéraires, vingt-neuf traductions – et bientôt un dessin animé. Il se lance dans une autre saga, Vango dont “on ne vous dira rien car tout le plaisir est là, dans cette effervescence d’un récit minutieusement bâti, pièce après pièce, dans cette énergie d’une plume aussi claire que vive, et dans cette générosité de l’imagination” (Télérama). Avant d’être romancier pour la jeunesse, il a été professeur de français à La Courneuve et dramaturge (ce qui ne veut pas dire fabricant de drames mais auteur pour le théâtre). L’année dernière il a signé son premier livre de littérature adulte, Neverland : “Je suis parti un matin d’hiver en chasse de l’enfance. J’avais décidé de la capturer entière et vivante.

Patrice franceschi 

Patrice Franceschi, Mr. Franceschi, I presume ? Sans doute n’a-t-il jamais été interpellé ainsi, tel un Livingstone moderne. Mais Patrice Franceschi a effectivement présidé la Société des explorateurs français, ce qui a une certaine classe. Aventurier et écrivain, l’homme semble mener cent vies en une. Il est l’auteur d’une vingtaine de documentaires et d’une trentaine d’ouvrages, dont Trois ans sur la dunette, édité chez Point-Seuil, dans la collection Points Aventure, qu’il a créée et qu’il dirige. Il y raconte une expédition au long cours sur La Boudeuse, le trois-mâts dont il est capitaine depuis vingt ans. Compagnon de route des combattants kurdes de Syrie, Patrice Franceschi a reçu le Prix Goncourt de la nouvelle en 2015. Il est “écrivain de la marine” depuis 2014, ce qui permettrait sans doute de faire des jeux de mots mêlant “encre” et “ancre”, mais on ne s’y risquera pas.

Cédric gras

Cédric Gras est écrivain et scénariste. Il a écrit 10 livres, dont une thèse de géographie inachevée sur l’extrême-orient russe. Il revient tout juste de la Tchoukotka (l’homme est toujours entre deux confins glacés et toponymiquement pointus). Il y adapte pour le cinéma Saisons du voyage, son 8e livre. Cédric Gras est l’un des personnages de Berezina, de l’auteur à succès Sylvain Tesson. Et il est carrément le héros de Russie Secrète, 4 documentaires sur Arte. Avant de vivre de sa plume, il avait embrassé une carrière peu banale : créateur d’Alliances françaises en terres post-soviétiques (Vladivostok, Donetsk, Kharkov). Il affirme : “Fonctionnaire ou voyageur, il faut choisir.” Dont acte. La Société des Explorateurs Français, presque centenaire, l’a officiellement intronisé. Il est fasciné par l’âge d’or de l’aventure et de la découverte, mais s’interroge : Quel est le sens du voyage, aujourd’hui ?

Pauline guéna

Pauline Guéna est écrivain et scénariste. Elle a résolu avec panache l’épineuse question de l’équilibre entre vie de famille et vie professionnelle en partant en voyage d’affaires pendant un an, avec son mari photographe et leurs quatre jeunes enfants. De leur 40 000 kilomètres à six dans une caravane et de leurs 26 entretiens avec les plus grands auteurs des États-Unis et du Canada, Pauline Guéna et Guillaume Binet ont tiré un livre : L’Amérique des Écrivains, distingué par le grand prix des lectrices de Elle. Il lui arrive parfois de raconter, à la première personne, d’autres vies que la sienne : c’est ce qu’on appelle être “nègre” (ou plus élégamment co-auteure). Dernièrement, elle s’est mise dans la peau d’Alain Afflelou et de Murielle Bolle.

Arthur h.

Arthur H. est chanteur, compositeur et poète. Garçon qui cherche, artiste en mouvement, il est un “homme de danse, de transe, (…) de music-hall futuriste, homme de mots, homme de son” (c’est écrit sur son site, donc c’est vrai). Il a signé récemment son dixième album studio, Amour chien fou, et s’apprête à reprendre la route pour une tournée de plusieurs mois qui l’amènera à L’Olympia et à la Maison de la poésie, à Paris, en avril. Auteur du Cauchemar merveilleux (éd. Actes sud), Arthur H. est aussi depuis quelques années le complice des créations sonores et installations de l’artiste Léonore Mercier, notamment le Synesthésium, dôme magique, électroacoustique, son et lumière.

Nancy huston

Nancy Huston est romancière et essayiste. Elle a publié en mai dernier Lèvres de Pierre, son 30e livre chez Actes Sud. Son œuvre a été distinguée, entre autres, par le Goncourt des lycéens, le grand prix des Lectrices de Elle, le prix du Livre Inter et le prix Femina.

Cloé korman 

Cloé Korman est romancière, normalienne et professeure de français au collège Jean-Pierre Timbaud à Bobigny. En trois livres – Les Hommes-couleurs (2010, prix du Livre Inter), Les Saisons de Louveplaine (2013) et Midi (2018) – elle a affirmé son goût pour les frontières et les incertitudes, les marges et les limites. Là où ça se mélange… Il y a l’histoire d’un exode moderne dans le désert mexicain ; le récit, inspiré par les émeutes de 2005, de la disparition d’un immigré algérien en Seine-Saint-Denis. Et le portrait de Claire, une femme médecin qui doit se confronter à son passé. Pour le quotidien suisse Le Temps, Midi aborde “la vulnérabilité de l’enfance, les compromis coupables des adultes et la puissance aveuglante du désir”. C’est dit.

Dany laferrière

Dany Laferrière est écrivain et membre de l’Académie française. Il publie son premier livre à Montréal en 1985, intitulé Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer. Il a reçu le Prix Médicis en 2009 pour L’Énigme du retour. Dans Journal d’un écrivain en pyjama (éd. Grasset, 2013), à la fois méthode subjective et réflexion partagée sur l’activité d’écrire, il nous dit : “J’ai appris à rêver en regardant tomber la pluie dans mon enfance, et donc j’écris mieux quand il pleut.” Son dernier roman en date, Autoportrait de Paris avec chat (éd. Grasset, 2018) compte 320 pages entièrement dessinées à la main. Il semble que la liberté et la fantaisie soient entrées quai Conti.

Clémentine mélois

Clémentine Mélois est artiste et auteure. Elle vit et travaille à Nantes. Diplômée des beaux-arts de Paris, membre de l’Ouvroir de littérature potentielle, elle a signé un recueil de pastiches de classiques de la littérature (Cent titres, éd. Grasset, 2014), un roman inspiré de sa collection de listes de commissions (Sinon j’oublie, éd. Grasset, 2017) et un traité de nihilisme pour la jeunesse (Jean-Loup fait des trucs, éd. Les Fourmis rouges, 2015). Elle fut l’une des “Papous” de France Culture et elle contribue aux revues Mon Lapin Quotidien (éd. L’Association), Le Courage (éd. Grasset) et feu Le Tigre. Son travail croise en une tresse échevelée culture pop et culture classique, culture web et histoire de l’art. Allez-y voir, c’est un conseil.

Mathieu palain

Mathieu Palain est journaliste et écrivain. Il vient de publier Nos pères, nos frères, nos amis – Dans la tête des hommes violents, après Ne t’arrête pas de courir, distingué par le prix Interallié et grand prix des lectrices de Elle. Pourtant (attention jeu de mots) rien n’était écrit. Il se rêvait footballeur ou prof d’EPS : Je me voyais vivre en joggingquand soudain… “j’ai décidé de devenir Florence Aubenas”. Il réussit le concours de l’Institut Pratique du Journalisme, entre à Libération, puis à la revue XXI tout en faisant de la radio : pour La photo de classe, il a retrouvé ses “copains d’avant” de l’école Ordener de Ris-Orangis, avec en tête la question qui l’obsède : “Pourquoi certains s’en sortent, et d’autres pas ?”

Alexis potschke 

Alexis Potschke est écrivain et professeur de français. Il enseigne depuis quatre ans dans un collège de grande banlieue en Seine-et-Marne. Quand il ne fait pas la classe, il anime un club théâtre et chronique sur Facebook le quotidien de ses élèves, parfois réputés difficiles, depuis les “petits de 6e” jusqu’aux “demi-grands de 3e”. Il croque leurs états d’âme et rapporte leurs propos chantournés (Wesh, monsieur, il m’emmerde ce putain de verbe, j’arrive pas à le conjuguer, frère, ça pète les couilles). De ces tranches de vie scolaire, il vient de tirer un roman, Rappeler les enfants, paru cette année aux éditions du Seuil. Et quand l’école est finie ? Il part sur les routes en stop. Aux temps chauds, on peut ainsi le retrouver Porte de la Chapelle, le pouce levé, tenant un bout de carton où il est écrit “Serbie”.

Philippe sands 

Philippe Sands est avocat spécialisé dans les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide. Il est aussi professeur de droit international à l’University College London, président du PEN Club England – qui défend depuis 99 ans la liberté des écrivains – et auteur de seize livres, dont le dernier, Retour à Lemberg, a remporté en France le prix du meilleur livre étranger et le prix Montaigne. Il a tiré du livre un spectacle joué dans onze pays, ainsi qu’un documentaire pour la BBC, My Nazi Legacy : What Our Fathers Did, dont il est le personnage principal. Son dyptique Lawless World et Torture Team s’intéressait à la guerre menée en Irak par les États-Unis. Son prochain récit, The Ratline, sur les réseaux d’exfiltration nazi, est décliné sous forme de podcast et de livre. Depuis qu’il a été distingué par la reine d’Angleterre, il peut apposer deux lettres à son nom (QC pour Queen’s Council), porter une perruque poudrée XXL et vêtir une toge de soie.

Colombe schneck

Colombe Schneck est journaliste, écrivaine et réalisatrice. Ancienne de l’émission Arrêt sur images, puis présentatrice sur Canal+, la chaîne info i>Télé et sur France Inter, auteure de deux films diffusés sur Arte, elle publié une douzaine de livres depuis 2006, chez Grasset et Stock, le dernier en date a pour titre La Tendresse du crawl (2019).

Jacky schwartzmann 

Jacky Schwartzmann est un écrivain né à Besançon, ce qui n’est pas original depuis Victor Hugo. Heureusement, ils ont 170 ans d’écart, ce qui permet de les distinguer dans la foule. D’un avis unanime, Jacky Schwartzmann porte un nom qui pourrait être celui d’un réalisateur de film indépendant new-yorkais mettant en scène Al Pacino. C’est pourtant un des rares métiers qu’il n’a pas exercés puisqu’il a été aide éducateur, barman, serveur, chef de rang dans un restaurant, libraire, conseiller-qualité chez EDF, assistant logistique chez Alstom et approvisionneur chez General Electric. Autant de lieux où il a pu se convaincre que le “meilleur endroit pour écrire un roman, c’est la machine à café, le lundi matin”. Jacky Schwartzmann est l’auteur de romans policiers (récemment Demain c’est loin et Pension complète) et de la pièce de théâtre La Cravate co-écrite avec le journaliste Denis Robert.

Mathieu simonet

Mathieu Simonet est écrivain, avocat, président de la Société des gens de lettres – fondée en 1838 par Honoré de Balzac – et cofondateur de l’agence Gibraltar, qui propose formations et ateliers créatifs aux entreprises. Son truc, c’est d’imaginer des dispositifs à la limite de la performance, qui permettent à des inconnus de se rencontrer ou de s’emparer d’une démarche artistique. Il lui est arrivé d’envoyer des mails à 100 personnes qui ne se connaissaient pas, pour les inviter à se retrouver. Ou de proposer à 1 000 patients dans 37 hôpitaux de Paris d’écrire sur leur adolescence. Pour le Magazine littéraire, il a dirigé un hors-série sur l’écriture de soi. D’ailleurs, il pratique l’écriture de lui-même. Il a publié un roman sur lui (Les Corps fermés), sur sa mère (La Maternité), sur son père (Barbe Rose) et sur son amie de cœur (Anne-Sarah K.).

Alice zeniter

Alice Zeniter est romancière. À 16 ans, elle publie son premier livre. C’est chic. À 19 ans, elle est reçue à Normale Sup’. C’est vraiment chic. Après ses études, elle entreprend de mettre en scène des pièces de théâtre et de voyager entre la France et la Hongrie. Son roman Sombre Dimanche (Szomorú Vasárnap en hongrois, ça se passe à Budapest) lui permet, à 26 ans, d’arrêter les petits boulots alimentaires, ce qui est un soulagement pour elle, ses parents et son banquier. Ses romans suivants – Juste avant l’oubli, L’Art de perdre et Comme un empire dans un empire – totalisent si l’on en croit Wikipédia, douze prix littéraires et une mention sur la liste finale du Goncourt. Elle a appris la nouvelle avec un léger décalage, car elle a choisi de vivre dans une zone blanche, loin des réseaux, en Bretagne. C’est là qu’elle a traduit le livre de l’américaine Chris Kraus I love Dick, un jeu de mots forcément « lost in translation » à base du prénom Richard et du mot pénis.